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Un four à chaux restauré en bord de Vilaine

Le service régional de l’Archéologie de Bretagne a décidé de confier, en 2008, au CERAM (Centre d’Etudes et de Recherches Archéologiques du Morbihan) une opération de sondage archéologique pour relever et  étudier un four identifié en bord  de Vilaine.
Il est aménagé au pied de la falaise dans un renfoncement.
Une imposante maçonnerie de blocs de pierre, liés à l’argile, enserre une  chambre de combustion ovoïde, construite en briques réfractaires. La partie inférieure de la chambre de combustion est occupée par une grille conique en fonte sur laquelle reposait la charge composée d’un empilement de pierres calcaires, chargées par le haut. En dessous, se trouve le foyer dont l’accès est assuré par deux petites ouvertures en briques, chacune fermée par une grille rectangulaire.
Pendant la phase de cuisson, ces grilles rectangulaires sont soulevées pour permettre l’introduction du combustible (charbon) dans la chambre de chauffe.
Lorsque la cuisson est achevée, elles sont abaissées pour permettre le défournement de la chaux. Ces ouvertures se trouvent dans deux espaces  de service, couverts d’une voûte en canonnière plein cintre: les ébraisoirs.
La pierre utilisée pour fabriquer la chaux provient du ramassage de galets calcaires. Ces blocs usés, arrondis, ont été prélevés sur le littoral. En l’absence d’analyse géologique, il n’est pas possible de déterminer  précisément leur origine géographique (côtes vendéennes ?).
La chaux est obtenue par calcination de pierre calcaire à une température de l’ordre de 1000 °C. Pendant cette opération de 3 à 5 jours, elle abandonne son gaz carbonique et se transforme en chaux vive. Ce produit est utilisé comme tel en agriculture. Pour la construction, la chaux est éteinte par immersion dans l’eau.
Selon les archives départementales, Monsieur Julien Rabjeau, maître d’hôtel demeurant à La Roche-Bernard, adresse, le 30 juin 1864 au préfet du  Morbihan une demande d’autorisation pour construire un four à chaux à  usage prioritairement agricole..
Le maire de Muzillac réalise et conclut son enquête en apportant un soutien enthousiaste au projet dans lequel il voit « une chose très favorable pour le pays et notamment pour les besoins de l’agriculture » locale. Il est également précisé qu’il « cuit moins de 8 fois par an ». Cette indication souligne le côté intermittent de l’activité.
L’établissement comprend en plus « une maison ayant 10 m de longueur et 5 m de largeur, se composant d’un magasin au rez-de-chaussée, une pièce pour l’habitation et une pièce servant de magasin au 1er étage » plus une briqueterie. L’entreprise de M. Rabjeau périclite très rapidement. Si la date de cessation de l’activité n’est pas connue, le registre de patente note qu’en 1869, le four à chaux cesse d’être exploité. Les raisons de cet arrêt brutal ne sont pas fournies.

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