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Bagad ou cercle celtique à Muzillac

Au milieu des années 50, Louis-José Le Guyader (dit : José Guyader) se passionne pour la musique traditionnelle bretonne. Il s’essaie à la bombarde avec des copains de l’école publique, route de Billiers, les frères Dréano, Jacky Moison… Binious et bombardes commencent à résonner et trouver leur tempo lors des répétitions, à l’école des filles, en face du dispensaire. José s’imprègne des mélodies du terroir mais aussi de quelques pas de gavottes, ridées et autres polkas piquées (au collège Jules Simon de Vannes). Le petit groupe de trois à quatre jeunes va bientôt former un ensemble musical et dansant d’une vingtaine de membres. Des familles entières s’investissent sans compter (Les « Quennec », les « le Brenn »…). Alors Bagad ou Cercle celtique ? Toujours est-il que leur première représentation devant le public muzillacais se déroule salle Jeanne d’Arc pendant l’entracte. Le public subjugué découvre avec quelque émotion « leur » cercle celtique évoluant en musique et en danse de « chez nous » habillé des costumes des grands parents. Ces costumes ont fait l’objet de quelques retouches, surtout pour les filles avec des broderies aux couleurs plus vives, des robes raccourcies laissant voir la cheville voire le mollet. Guimpe, manchettes, gants et coiffe d’un blanc immaculé se marient aux toiles et velours noirs de la jupe ou de la robe.

Le groupe initial, créé officiellement le 17 octobre 1959 sous le nom de « Ensemble d’Art Populaire du Pays d’En- Bas », va se faire connaître et reconnaître rapidement : à Quimper, au festival de Cornouailles, à Brest, Vannes, aux fêtes d’Arvor, aux Filets Bleus de Concarneau. Il décroche d’ailleurs un deuxième prix de présentation en finale de danse à Guingamp en 1960. Marie-Rose Le Guyader se souvient aussi d’avoir remporté le concours de couple avec son frère José un 15 août 1960 à Port-Manech avec une gavotte… Nous sommes au début des années 60, le cercle éprouve de grandes difficultés de survie. Les créateurs du groupe émigrent dans le Finistère ou en Loire- Atlantique. Les jeunes muzillacais en âge de travailler ne pourront pas longtemps mener les deux activités de front. Les manifestations ayant lieu le dimanche, la gestion du retour au travail le lundi matin s’avère difficile. Pourtant d’autres passionnés ranimeront la flamme de cette « Kevrenn » dans les années 70 avec madame Gergaud, messieurs Pédron et Richard aidés en cela par de jeunes anciens comme Jean-Luc Escats… ou encore dans les années 80 sous la houlette de Daniel Campart. Pour nous souvenir du cercle celtique de Muzillac des années 50/60, une série de cartes postales a été publiée par les éditions Artaud-Gaby-Bromocolor des numéros 154 à 168. Pour clore ce petit retour en arrière, une devinette : une muzillacaise de coeur a été élue reine d’Arvor à Vannes dans les années 60/70… de qui s’agit-il ? Réponse page 128.

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