Un tanneur historien 1897

La famille TAOC, originaire de Plouégat-Moysan (Finistère), s’est installée à Muzillac au début du XIXe siècle : Paul (1780-1863), sous-lieutenant à cheval des douanes, épouse Anne Le Floch, commerçante, en 1821. Le couple aura 11 enfants nés entre 1822 et 1840.

L’un d’entre eux, Ange-Henri-Vincent,  maître-tanneur, est élu maire de la commune en 1889 après avoir été adjoint pendant 20 ans. Il démissionne deux ans plus tard pour raison de santé. En 1856 à Josselin il épouse Reine Madeleine Brien fille de tanneur. Ils auront quatre enfants nés entre 1857 et 1867.

L’aîné, Paul-Henri-Ange-Raphaël, sera tanneur comme son père; il prend des responsabilités dans la vie communale en tant que sous-lieutenant commandant la subdivision des sapeurs-pompiers de Muzillac. Il sera élu au conseil municipal à partir de 1891 puis conseiller d’arrondissement en 1899.

L’histoire de la commune l’intéresse. En 1897 il publie un opuscule d’une douzaine de pages intitulé « Muzillac avant le XIXe siècle d’après les plus anciennes croyances et traditions locales« . Ses écrits s’appuient sur le témoignage « d’un de ces bons vieillards intelligents et loquaces avec lesquels on ne s’ennuie jamais… » : Jean Rivière. Ce dernier a vécu toute sa vie à Muzillac : né en 1813, fils de menuisier, il exerce simultanément les professions de sculpteur et horloger tout en étant aussi sapeur-pompier.

En cinq chapitres, Paul Taoc transcrit les souvenirs de J. Rivière. De nombreux sujets sont abordés : l’origine et la situation géographique de Muzillac, les pêcheurs (!) de Bourg-Paul et le Pignonneau, le château, la présence des anglais, les seigneuries de Séréac et Kéralio, le calvaire disparu, les chapelles, Penmur et la bataille des Cardinaux.

Jean Rivière meurt le 2 avril 1896 un an avant la parution du livret.

Sources : ADM, Registre des délibérations municipales.