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La retirada

La retirada, signifie “retraite” en espagnol.

Le mot est plus spécifiquement associé à l’exode des républicains espagnols en France à la veille de la seconde guerre mondiale. En Espagne, le dictateur Franco obtient les pleins pouvoirs et la population s’inquiète pour ses libertés. En janvier 1939, Léon Blum ouvre la frontière aux civils et aux blessés espagnols. En 2 semaines, 100 000 réfugiés vont passer le col d’Arès. Par crainte de débordement, les autorités françaises ouvrent des camps pour les accueillir. Dans le Morbihan notamment, des centres sont ouverts :

* Le Palais (484 personnes), Lomener (429), Vannes (300), Quiberon (64), Guer (11), Malestroit (16), Bréhan-Loudéac (6), Saint Thuriau 19), La Gacilly (14), Pontivy (97), Baud (26), Guéméné (48), Gourin (20) ainsi que La Roche-Bernard, Hennebont, Priziac, Moustoir Remungol, Lorient, Cleguerec, Langonnet, Auray, Muzillac où le Maire “en a assez” et se plaint dans un courrier à la préfecture de la présence de ces gens “en congés payés qui se promènent dans toute la région”.

La préfecture envisage de supprimer les petits centres tels Muzillac et de favoriser l’accueil chez les particuliers : sur les 189 communes du département, 6 donnent une réponse favorable …

La préfecture tend à faciliter l’accueil familial et propose une indemnité journalière. Mais il y a peu de réponses. Les municipalités s’occupent du ravitaillement.

Le 15 mai 1939, le sous-préfet de Pontivy écrit : “La population commence à s’émouvoir de ce que les réfugiés convenablement vêtus et apparemment… déambulent dans les rues donnant l’exemple de l’oisiveté.” Les hébergements sont réputés “provisoires”, les familles étant censées retourner en Espagne dès que possible et les encouragements en ce sens sont fréquents. Mais, conscientes que la situation peut perdurer, elles se soucient de la scolarisation des enfants et pensent plutôt rester. Certains réfugiés travaillent chez des agriculteurs ou des artisans de la région. « Afin de lutter contre l’oisiveté », il fut envisagé d’”occuper” les réfugiés mais la faiblesse de l’industrie, l’inexistence de besoins dans l’agriculture ne le permettront pas. Un camp de travail fut néanmoins ouvert à Coëtquidan pour procéder à la déviation de la RN 24.

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