Un régiment à Prières, Témoignage André LUTZ
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Le 3 juin 1944, les Kommandanturs ordonnent à tous les habitants de déposer dans les mairies les postes récepteurs de T.S.F.
Les hommes de 18 à 45 ans sont convoqués et réquisitionnés pour planter des obstacles dans les champs, sur les plages (chevaux de frise Rommel).
A partir du 3 juillet la Feldkommandantur décide de rendre obligatoire l’affichage à l’extérieur sur la porte d’entrée de chaque habitation la liste nominative de tous les occupants de la maison, cette liste devra être signée du maire, avec le cachet de la mairie. Les personnes dont les noms figurent sur cette liste devront être présentes chez elles pendant la durée du «couvre-feu ». Est interdite également toute circulation automobile, sauf les pompiers. La ration de pain est ramenée à 200 grammes par jour pour tous les adultes et à 100 grammes pour les enfants.
A la mi-juillet, sur ordre de la Wehrmacht, la Gendarmerie du Morbihan est dissoute.
Le 5 août 1944, les forces de la « 4thth Armored Division » sous les ordres du Major-Général Wood arrivent à Muzillac, venant de Vannes, par la RN165. C’est une véritable fête qui les accueille, ces soldats venus du nouveau monde, vêtus de tenues très pratiques, avec leurs jeep et engins motorisés silencieux. Ils sont pressés de poursuivre les Allemands qui se dirigent vers La Roche Bernard afin de se mettre à l’abri derrière la Vilaine. Le général Wood a hâte de rejoindre les troupes du général Patton, son supérieur, en route vers l’est. La résistance allemande se fait de plus en plus dure sur le bord de la Vilaine, et les contre-offensives sont fréquentes. Ainsi, après avoir été libérée, Muzillac verra dans la nuit du 11 au 12 août une patrouille allemande arriver sur la place principale et qui sera vite repoussée.
C’est durant ces combats que des obus tirés depuis l’autre côté de la Vilaine sont tombés sur Muzillac, ne faisant heureusement pas de victime. Monsieur Raymond Le Duigou, alors maire de la commune fait évacuer les habitants du bourg pour les répartir dans les fermes environnantes. C’est un petit exode que les anciens Muzillacais ont encore en mémoire. Auparavant, devant la menace d’un prolongement du conflit sur le secteur, les habitants avaient été incités à construire des abris dans leur jardin (tranchées recouvertes).
L’armée américaine confiera aux Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I) la tâche de contenir les allemands derrière la Vilaine. C’est le combat que l’on appellera le « Front de Vilaine ». Les F.F.I seront placés sous le commandement du capitaine de frégate Paul Chenailler alias « Morice », en remplacement du commandant Bourgoin (le célèbre manchot des S.A.S). Pendant toute la période de la poche de Saint-Nazaire qui durera jusqu’à l’armistice de mai 1945, les incursions allemandes seront fréquentes, et toujours avortées. Ainsi, le 23 août une patrouille allemande d’une douzaine d’hommes traverse de nuit la Vilaine près de l’estuaire et se dirige jusqu’au plateau de Penlan au sud de Billiers, afin d’y récupérer des munitions. Après des combats avec la 3ème compagnie du 1er bataillon F.F.I du Morbihan qui a deux tués, la patrouille allemande retraverse la Vilaine sans rien emporter.
Du côté de la cale du Moustoir, le 14 septembre les allemands traversèrent la Vilaine avec des bateaux pneumatiques mais furent repoussés par les F.F.I, des résistants furent tués dont le lieutenant Fromentin dans le village de Kérantré, une autre attaque plus importante eut lieu le 29 décembre à trois heures du matin à Vieille Roche. Dix bateaux pneumatiques pouvant transporter 16 hommes chacun tentèrent de débarquer, mais furent repoussés laissant de lourdes pertes. Les F.F.I avaient été prévenus par un agent de liaison que des camions acheminaient des soldats allemands ainsi que des bateaux pneumatiques sur la rive gauche de la Vilaine. Les F.F.I étaient donc prêts à les recevoir. Les forces allemandes enfermées dans la poche de Saint Nazaire avaient de plus en plus de difficultés à se nourrir et ces incursions répondaient plus à des besoins alimentaires en pillant les fermes, qu’à reconquérir du terrain. Ils devront attendre l’armistice du 8 mai 1945 pour se rendre.
C.f : « Le Morbihan en Guerre » de Roger Leroux, Editions Régionales de L’Ouest
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