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Témoignage Joseph BOUEDO, de Sulniac

Quelques personnes de la compagnie L’HERMIER de Vannes étaient au cinéma. Des collègues sont venus nous chercher, « Faut venir à la caserne, les allemands ont débarqué »…..

Nos fusils mitrailleurs avaient été réquisitionnés vers Sainte Hélène et, pour aller sur Arzal, on nous a donné des fusils LEBEL avec simplement 3 cartouches… Il nous restait qu’à sauver notre peau, après avoir tiré nos 3 cartouches……..Mais on n’a pas eu besoin de tirer, parce que les allemands avaient rembarqué le soir même, dans la nuit. Le MAUSER tirait à 3 kilomètres, j’ai tiré sur un allemand de la pointe de Penlan vers Pénestin.

On est descendu en camion jusqu’à Muzillac. A Arzal, le lendemain, on a demandé 10 volontaires pour aller vérifier si les allemands avaient bien réembarqué, j’y étais…Il n’y avait pas beaucoup de volontaires. On marchait assez éloigné les uns des autres. 

Nous avions enterré un allemand sur la plage, près de Prières. Après la guerre, la famille est venue mais n’a pas retrouvé le corps.

Dans la compagnie, il y avait : Roger, et  Raymond LE BOULICAUT, Marc HERVE, le père et le fils …… de St Armel. On avait un polonais avec nous : François PAWLOWSKY. Il avait déserté de l’armée allemande à Pluvigner. Il est venu avec son fusil MAUSER et ses cartouches. Un des FFI, ivre, voulait le supprimer, il avait dégoupillé une grenade. Suite à cela, il a été chassé des FFI.

Notre polonais avait quelques mots de français. C’était un guerrier, « vous français vous parlez trop fort, les allemands vont vous entendre».

J’avais fait de la préparation militaire avant la guerre. Au polygone de tir d’Elven, on s’entrainait à tirer mais on payait nos cartouches.

J’ai rejoint les FFI au moment du débarquement. Nous étions à St Nolf, puis à Brestivan en Theix (une quinzaine) sur la route de Noyalo pendant 4 jours. Les allemands passaient à côté tous les jours. Nous avons mis des branches pour se cacher, mais le vent a enlevé les feuilles. J’avais simplement un pistolet avec un mousqueton.

Avec la compagnie FERRE, nous avons rejoint Botsegalo à Grandchamp, en passant par Cran à Tréffléan puis on (une soixantaine) a traversé, de nuit, le camp de Meucon pendant que les allemands tiraient sur des avions anglais. On a été armé grâce à un parachutage…

Là, j’ai perdu mon meilleur copain……

A Arzal, pendant 8 à 15 jours, la compagnie L’HERMIER a remplacé la compagnie GOUGAUD. A Kerdavid, deux vieilles filles, âgées d’environ 60 ans, qui tenaient une ferme, voulaient bien vendre de l’eau de vie aux personnes de plus de trente ans. Moi j’ai dit que j’avais 32 ans…car je paraissais vieux bien qu’ayant 24. Des jeunes n’en avaient pas eu…..

Mais dans la nuit, 3 ou 4 collègues, dont le polonais, ont bu les 2 bouteilles de gniole. Et nous, bien qu’on ait payé, on ne l’avait pas gouté. Je me rappelle de Bourgerel, et du moulin de Kerdavid, dans lequel on montait.

er janvier 1945, car je n’ai pas signé jusqu’à la

J’ai été démobilisé le 1 fin de la guerre. Les LE BOULICAUT s’étaient donnés  du galon (lieutenant, sergent-chef). Ils voulaient nous faire marcher avec des chaussures sans semelles…..

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