Cahier de doléances 1789
Transcription du cahier de doléances de la paroisse de Bourg-Paule Muzillac
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Jean Baptiste Ogée (1728-1789), intègre en 1748, l’administration des Ponts et Chaussées en Bretagne, à Nantes, en qualité d’ingénieur géographe. Après avoir publié un « Atlas itiné-
raire de Bretagne » en 1769, il édite « avec approbation et privilège du Roi » un « Dictionnaire his- torique et géographique de la Province de Bretagne dédié à la nation bretonne ». Nous sommes en 1778, à la veille de la Révolution.
« Bourg-Peaule-Mussillac ; sur une hauteur, et sur la route de Nantes à Vannes ; à 5 lieues de Vannes, son Evêché et son ressort ; à 18 lieues trois quarts de Rennes, et à 3 lieues de la Rochebernard, sa subdélégation.
Cette paroisse, où l’on compte 1800 communiants, releve du Roi ; et la Cure est à l’alternative. On y trouve une poste aux lettres, et une autre aux chevaux.
Son territoire est fertile en froment, seigle, bled noir, et millet ; ses prairies, coupées de ruisseaux où la mer entre à toutes les marées, sont excellentes et fort éten- dues. On y voit des vallons très profonds et en grand nombre, et les landes en quantité, dont les habitants pourroient tirer parti, s’ils étoient plus industrieux et plus actifs. Il est certain que, quand même toutes ces lan- des seroient en rapport, les grains qu’elles produiroient suffiroit à peine à la prodigieuse consommation qui se fait en cette Paroisse, et dans Musillac, sa treve, qui forme une petite ville garnie d’auberges nécessaires sur cette route, qui conduit de toutes les villes de la basse-Bretagne à nantes. Il s’y tient un marché le ven- dredi, et six foires par an.
Musillac avoit autrefois ses seigneurs particuliers. En 1123, Riou de Mussillac donna aux moines de Saint- Sauveur de Redon deux villages qu’il possédoit dans cette Paroisse.
Pierre, seigneur de Mussillac, possédoit, en 1370, dans ce même territoire, la terre noble de Séréac, haute, moyenne et basse Justice, qui appartient maintenant à M. de Séréac le Vallois. Le château de Séréac joint un bois assez étendu, qui fut autrefois entouré de murail- les aujourd’hui en partie écroulées. En 1288, la Chambre des Comptes de Bretagne fut tranférée d’Aurai à Musillac, où elle siègeoit encore en 1432. On y voit les débris de son bâtiment brûlé par les Anglais, avec tous les titres et papiers qu’il renfermoit.
En 1290, existoit encore dans le territoire de Mussillac le château de Pennemur, situé sur une pointe de terre avancée sur l’étang de ce nom. Sa situation avanta- geuse sur un rocher escarpé, environné d’un étang large et profond où la mer montoit alors, son entrée d’environ 80 pieds de largeur, rendoient cette place une des plus fortes de Bretagne. On y voit plus que des ruines, avec quelques souterreins presque comblés. On ne sçait rien de positif sur le temps où il fut construit : il est à croire qu’il fut bâti par les Romains ; ce qui le fait soupçonner, c’est le chemin tracé par cette Nation, qui vient du château de Gavre, et se rend à Mussillac, Pennemur, et Vannes, par Pontchâteau, le château de l’Isle, le territoire d’Arzal, et le marais de Tregrehaine… Cette Seigneurie appartient aujourd’hui à l’Abbaye de Prières, à qui elle fut donnée par le Duc Jean le Roux, Fondateur de cette communauté.
La Juridiction royale de Mussillac fut unie au Siège Présidial de Vannes, par Edit du Roi Charles IX, donné à Troyes en Champagne, le 29 mars 1564.
Les Seigneurs de Rochefort y fondèrent, le 17 avril 1670, un Couvent de Religieuses Ursulines, qui tien- nent toujours un grand nombre de pensionnaires. »
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