Les cosaques djiguites à Muzillac dans les années 50
Au départ de la djiguitovka, il y a les djiguites, des cavaliers exceptionnels qui se distinguaient des autres par leur virtuosité et qui ont été si bien décrits par Joseph Kessel. Cet art équestre, preuve de virilité chez les peuples du Caucase, était une façon d’exhiber sa force et son agilité tout en s’entraînant et en aiguisant les capacités de son cheval. La djiguitovka était une épreuve de bravoure, d’habileté, de sang-froid, qui, à travers des exercices de haute vol- tige, consistait à sauter et descendre de cheval sans selle, à franchir des obstacles dans des positions acrobatiques ou à attraper un mouchoir posé à même le sol. Au combat, cette maestria devenait un art guerrier, une façon d’impressionner l’ennemi, de le surprendre et de le narguer en lui montrant ce dont un Cosaque était capable à cheval.
Les exercices suivants étaient les plus classiques et tous devaient s’exécuter au grand galop :
Sauter à terre et remonter sur le cheval en alternance, avec ou sans selle.
Ramasser de menus objets posés à terre, en prenant garde à ne pas faire chuter le cheval par des mouvements trop brusques et tout en ne se baissant qu’à l’ultime seconde.
Porter un coup de sabre ou lancer son javelot dans une cible en sautant un obstacle.
Lancer son javelot dans une cible.
Emporter un homme au passage, qui se mettra en croupe en s’aidant de l’étrier.
Ramasser un blessé et le mettre en selle, tout en prenant place soi-même en croupe.
Arrêter brusquement son cheval et le faire se coucher.
Se mettre debout sur la selle et faire usage de ses armes tout en dirigeant le cheval d’une main.
Se retourner sur la selle face à l’arrière et se servir de ses armes.
Tenir en équilibre la tête en bas et les pieds en l’air sur l’encolure du cheval.
Se tenir à deux sur le même cheval, l’un tenant l’autre sur les épaules, lequel manie ses armes.
Mener deux ou trois chevaux de front et passer de l’un à l’autre au galop.
Après la révolution et la guerre civile qui s’ensuivit, lorsque les Cosaques prirent la route de l’exil, la djiguitovka devint pour certains d’entre eux l’unique moyen de gagner leur vie. Car la plupart, bien-sûr, ne savaient rien faire d’autre que la guerre et mon- ter à cheval. Et le coup de chance, dans cette existence vouée à la misère, fut que rapidement Paris s’enticha de ces Russes exilés, de ces Slaves au caractère brûlant et extrémiste qui apportaient la touche exotique qu’il fallait pour embraser les nuits parisiennes.
Dès lors, les cafés et les boîtes de nuit devinrent les lieux à la mode, vibrant sous les voix tsiganes et les cris sauvages des danseurs de lezguinka. Et les plus beaux, les plus fous, les plus brillants de ces Russes désespérés furent les Cosaques. C’est ainsi qu’un jour de 1925, l’ex-ataman Vassili Pakhomoff pré- senta le premier spectacle équestre avec l’élite des cavaliers russes, devenus célèbres dans le monde entier depuis la défaite de Napoléon. A Muzillac, ils se produisirent sur le terrain de la J.A., plus exactement sur la partie gauche du terrain qui longe le collège Sainte-Thérèse. Des tentures avaient été dres- sées sur une centaine de mètres de part et d’autre de la piste. On vit ainsi, comme il est dit plus haut, de mer- veilleux numéros de voltige avec des chevaux lancés au grand galop. Spectacle extraordinaire pour les petits Muzillacais qui avaient plutôt l’habitude de côtoyer les chevaux de trait des agriculteurs du camber ou encore les énormes étalons du haras de Muzillac. Lisez ou relisez « les cavaliers » de Joseph Kessel ou « Les Cosaques » de Tolstoï pour tenter de vous replon- ger dans cette atmosphère découverte un certain soir de juillet 1956 sur le terrain de la J.A. à Muzillac.
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