Carnet de voyage Cayot-Délandre – 1847
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Charles Alcloque, dit «comte d’Amezeuil», a séjourné, pendant une courte période, dans la maison du Haut-Verger à Nivillac. Dans son ouvrage « Récits bretons et légendes bretonnes », il évoque une rencontre faite à Muzillac : « Le jour où nous arrivâmes à Muzillac nous trouvâmes toute la ville sur pied et nous perçûmes de loin les sons du biniou, cet instrument qui, tout primitif qu’il est, trouve encore le moyen de donner des fourmis aux jeunes jambes des gars et surtout des filles. On célébrait les noces de Mariannic Rival et Pierre-René Guéric, deux beaux enfants, bien heureux d’être au monde… Au moment où nous entrions dans le cabaret toute la noce débouchait sur la place, précédée par les binious et le hautbois. Je me trouvais donc dans ce café de Muzillac, avec un de mes amis, venu de Paris, pour étudier quelques sites de notre Bretagne ; pendant que nous vidions modestement un pichet de cidre, je vis un paysan, qu’à son costume je reconnus pour être d’Ambon, venir prendre place à nos côtés. C’était un superbe garçon , de vingt-cinq à vingt-six ans aux traits fins et distingués, à la taille athlétique, en un mot type parfait de cette belle race qu’on rencontre sur les côtes. – La superbe tête ! me dit mon ami, et quel beau modèle on aurait là ! – Peronnick est le plus beau gars d’Ambon. – Tu le connais? – Je l’ai quelquefois rencontré aux foires de Muzillac. – Eh bien, rends-moi donc un service ; prie-le de poser quelques minutes, pour que je puisse prendre son profil. – Demande-le-lui toi-même . Mon ami se leva, et s’approchant du gars, lui fit sa demande. Mais, ce à quoi je m’attendais fort bien, le paysan se contenta de répondre : – Na pregomb quet Gallec. — Nous ne parlons pas français. Le peintre me regarda, et croyant sans doute avoir mal entendu, recommença sa demande. – Na pregomb quet Gallec, répondit encore le gars toujours impassible. – Ah çà ! que me chante-t-il donc?
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